Daf, et si vous deveniez expert-comptable ?
Publié par Eve Mennesson le - mis à jour à
Le Financium, organisé par la DFCG, s'est ouvert avec un atelier consacré à la carrière des Daf : donner une seconde vie à son expérience en devenant expert comptable. Une seconde carrière qui peut être intéressante, tant le métier d'expert comptable s'oriente aujourd'hui vers le conseil.
De nombreux Daf s'orientent, dans une deuxième partie de leur carrière, vers le métier de conseil. A l'instar d'Olivier Bliniere, ancien Daf et Dg : "Après avoir exercé des fonctions importantes dans différentes entreprises, je me suis orienté vers une activité de conseil. Mais des questions de problématiques d'expertise comptable revenaient souvent", a-t-il témoigné à l'occasion d'un atelier du Financium intitulé "Donnez une seconde vie à votre expérience de Daf". C'est ainsi qu'il décide de faire jouer l'article 7 bis de l'ordonnance 45-2138 réglementant la profession d'expert-comptable qui offre une passerelle aux Daf pour leur permettre d'exercer la profession d'expert-comptable.
15 années d'expérience en révision comptable
L'atelier de Financium est revenu sur les conditions pour accéder à cette passerelle. "Il faut avoir 40 ans révolus et une expérience comparable à celle d'un expert-comptable, à savoir 15 années d'expérience en matière d'organisation ou de révision comptable dont au moins 5 années dans des fonctions comportant l'exercice de responsabilités importantes d'ordre administratif, financier et comptable", a précisé Fabien Hamel, inspecteur principal des finances publiques à la direction des finances publiques d'Ile-de-France et de Paris.
Les candidates et doivent adresser un dossier au commissaire du gouvernement auprès du conseil régional de l'Ordre de sa circonscription qui sera examiné par la commission régionale "article 7 bis". Un dossier qui ne doit pas uniquement consisté en un CV sur trois pages mais qui doit prouver l'expérience du candidat mais aussi sa motivation.
Cellule de coaching
"C'est une démarche, exigeante, difficile. Mais loin d'être impossible", a assuré Olivier Bliniere. Il a pour sa part présenté des attestation de dirigeants qui l'ont employé afin de démontrer le niveau de responsabilité qui lui avait été confié dans ses expériences précédentes mais aussi de collaborateurs sous sa subordination qui ont pu attester la manière dont il exerçait. "Des attestations de tiers - CAC, avocats, etc- ont également conforté le fait que j'exerçais bien ses responsabilités. Démontrer les 5 années dans des fonctions à responsabilité est important mais c'est aussi le plus difficile", a-t-il expliqué.
"On ne demande pas la même expérience qu'un expert-comptable en cabinet. En revanche, ce qui est important c'est la place dans l'organigramme : si le candidat était juste un exécutant, il va lui manquer quelque chose car un expert-comptable est avant tout un chef d'entreprise qui prend des décisions de management, opérationnelles et stratégiques", a indiqué Nicolas Yakoubowitch, expert-comptable et président de la commission article 7 bis de la région Paris Ile-de-France.
Pour aider les Daf à remplir leur dossier de candidature, l'Ordre des experts-comptables de la région Paris Ile-de-France a mis en place une cellule de coaching. "Cette cellule permet de s'assurer qu'on correspond aux pré-requis et de confirmer les jalons successifs", a raconté Olivier Bliniere, qui a bénéficié de cet accompagnement. Mise en place par l'Ordre des experts-comptables de la région Paris Ile-de-France, cette cellule peut également être contactée par des personnes situées dans d'autres régions.
Un projet professionnel motivé
La commission étudie également la motivation du candidat, son projet professionnel. "Le candidat doit pouvoir expliquer pourquoi il cherche à devenir expert comptable. C'est important étant données les responsabilités qui incombent à cette profession", a souligné Nicolas Yakoubowitch. Beaucoup de candidats sont passés par les mêmes réflexions qu'Olivier Bliniere : ajouter sur sa carte de visite la mention "expert-comptable" ajoute un réel plus lorsqu'on exerce des missions de conseil. "Cela apporte un gage de sérieux, d'intégrité et permet une réelle mise en confiance", a affirmé Olivier Bliniere.
Un calcul qui peut donc s'avérer payant, d'autant plus que les anciens Daf répondent bien aux nouvelles exigences du métier d'expert-comptable, qui évolue davantage vers le conseil. "L'expert-comptable n'a plus uniquement pour mission de tenir les comptes et de faire les déclarations fiscales et sociales. A ces tâches administratives s'ajoutent des missions de conseil. Les experts-comptables jouent de plus en plus le rôle d'un directeur financier pour les entreprises qui n'ont pas les moyens de s'en payer un", a rapporté Nicolas Yakoubowitch.
Daf, si vous souhaitez vous reconvertir, le métier d'expert-comptable vous ouvre les bras !