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Daf, optez pour l'investissement au féminin !

Publié par Eve Mennesson le - mis à jour à

L'association Femmes Business Angels vient de publier un livre blanc sur l'investissement au féminin. L'occasion de se poser la question de ce que peuvent apporter des femmes investisseuses à une entreprise.

Le constat est sans appel : les investisseurs sont majoritairement des hommes. L'association Femmes Business Angels vient de publier un livre blanc sur l'investissement au féminin dans lequel sont mentionnés les quelques chiffres sur le sujet.

On y apprend notamment que, selon les études, le pourcentage de femmes actionnaires se situe entre 37,4% (étude SoFia de Kantar, mars 2019) et 20% (estimation de la Fédération des Investisseurs Individuels et des Clubs d'investissement - F2iC), que 90% des business angels sont des hommes, que la proportion de femmes au sein des équipes d'investissement des fonds s'élève à 25%, et que le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes identifiait en 2017 18% de femmes dans les conseils d'administration des PME cotées sur Euronext Growth (non soumises à la règle des quotas de la loi Coppé-Zimmermann).

Un investissement plus empathique

Pourtant, les femmes investisseuses peuvent apporter beaucoup à une entreprise, de par leur approche de l'investissement différente de celle des hommes. Le livre blanc rapporte notamment une volonté d'accompagner les entreprises plus développée chez les femmes business angels que chez les hommes : l'étude sur les femmes et l'investissement réalisée par Femmes Business Angels avec KPMG et Opinionway en 2017 révèle que 95% des investisseuses interrogées souhaitent consacrer un temps significatif au suivi de leurs participations (2 à 3 fois par mois pour la moitié d'entre elles) et que 46% souhaitent également participer à la gouvernance de l'entreprise.

"Les femmes ont une analyse différente de celle des hommes et même quand on n'est pas au board on réagit différemment face aux difficultés rencontrées par l'entrepreneur : on essaye de l'encourager pour l'aider à rebondir", témoigne Chantal Baudron, business angel citée dans le livre blanc. Les qualités d'écoute et d'empathie attribuées aux femmes se retrouvent donc dans leur manière d'investir : les femmes ne font pas qu'une opération financière mais accompagnent une entreprise.

D'ailleurs, les auteures du livre blanc, Florence Richardson, présidente de Femmes Business Angels et Catherine Abonnenc, vice-présidente de Femmes Business Angels, rapportent que "les investisseuses de Femmes Business Angels démontrent une prise de risque bien étudiée et maîtrisée, faisant une place importante à l'équipe, à la diversité et la complémentarité des compétences, au-delà de l'innovation et du marché potentiel."

Plus de mixité pour plus d'objectivité

En s'ouvrant à des femmes investisseuses, on peut donc faire financer des projets qui auraient peut-être été délaissés par des hommes. Notamment dans le domaine de la RSE, les femmes souhaitant donner du sens à leurs investissements. "Une meilleure représentation des femmes dans l'investissement au sens large peut garantir la réalisation de projets à impact positif car elles peuvent financer davantage d'actions à visée économique et sociale. [...] La mixité est absolument essentielle pour relever les défis de ce monde en pleine transformation" pense Chiarra Corazza, directrice du Women's Forum, citée dans le livre blanc.

Enfin, les femmes investisseuses apportent de la mixité et permettent aux entreprises de s'ouvrir à d'autres horizons, de ne pas se limiter au monde tel que le voient les investisseurs traditionnels, des hommes blancs diplômés de grandes écoles. Le livre blanc rapporte que de nombreuses études, réalisées par des consultants, des banques, des organismes publics, dans le monde et en France, ont établi un lien entre la performance des entreprises et leur degré de diversité et de mixité, à tous les niveaux hiérarchiques. Est notamment citée la série d'études de McKinsey qui met en avant l'impact de la mixité et de la diversité sur la performance économique des entreprises. Cette mixité déconstruit l'entre soi et permet de vrais débats pour davantage d'objectivité.

Attention cependant à bien laisser leur place aux femmes investisseuses au sein de l'entreprise : elles ne doivent pas juste être décoratives mais bien participer aux décisions. Car les hommes ont souvent tendance à couper la parole aux femmes, à moins les écouter. Et les dirigeants d'entreprises sont encore souvent masculins. "Même en cas d'actionnariat féminin, le preneur de décision clé dans une société est souvent masculin. C'est ce qui se retrouve dans les conseils. Comme s'il existait un plafond de verre à chaque étape", observe Audrey Soussan, directrice d'investissements chez Ventech Capital et membre du conseil d'administration de l'association StartHer, citée dans le livre blanc. Daf, écoutez les femmes investisseuses, elles ont beaucoup de choses intéressantes à dire !



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