Les fusions et acquisitions replongent au troisième trimestre
Publié par Antoine Pietri le - mis à jour à
Après un léger mieux au deuxième trimestre, le marché mondial des fusions et acquisitions a connu un troisième trimestre difficile. Cette dégradation s'explique notamment par la mauvaise performance de l'Europe.
Le rebond aura été de courte durée. Selon la dernière étude d'Ernst & Young, publiée le 8 octobre, le marché des fusions acquisitions a été rattrapé par le ralentissement économique après avoir connu une hausse* au deuxième trimestre. Le volume global des opérations affiche ainsi une baisse de 11% au troisième trimestre par rapport aux trois mois précédents. Dans le même temps, le nombre d'opérations réalisées a fondu de 18%, tombant à son plus bas niveau depuis le début 2010. Autre signal indiquant un ralentissement du marché: parmi les transactions annoncées au cours des neufs derniers mois, seulement 60% en volume et 42% en valeur ont été bouclées durant cette période. Il s'agit là aussi des taux les plus faibles depuis 2010.
« Les perspectives positives que nous observions plus tôt cette année se sont dissipées », explique Daniel Benquis, Partner chez Ernst & Young. L'analyste observe toutefois que le tableau n'est pas noir dans le monde entier. « Certains marchés, dont l'Asie, restent actifs », tempère-t-il.
L'Europe à la traîne
En effet, toutes les régions ne sont pas égales devant cette baisse, et c'est en Europe que la situation apparaît la plus tendue. Les opérations de fusions et acquisitions y ont enregistré un recul de 39% en nombre d'opération et de 24% en valeur au troisième trimestre. Ce, malgré la finalisation du rachat de Porsche par Volkswagen, qui a constitué l'une des opérations les plus importantes sur la période à l'échelle mondiale.
Le Vieux Continent a d'ailleurs été distancé pour la première fois par l'Asie sur le plan du nombre d'opérations annoncées, avec une opération sur quatre en Asie contre 20% seulement en Europe. Selon Ernst & Young, il ne faut pas y voir une tendance de fond, mais plutôt le reflet de l'incertitude économique dans la zone euro qui affaiblit temporairement les volumes. De son côté, l'Amérique du Nord, qui a regroupé 39% des opérations au troisième trimestre, reste la région la plus dynamique.
« La confiance s'est érodée une fois de plus,et nous assistons à une baisse de la volonté et de la possibilité de réaliser des deals », estime Daniel Benquis. « Les dirigeants se concentrent sur l'optimisation des opérations internes pour favoriser la croissance, les bénéfices et les volumes. Les problèmes en Europe ne vont pas se résoudre du jour au lendemain, mais lorsqu'ils seront réglés, les sociétés seront dans une position plus forte pour agir. »
*"La hausse connue au deuxième trimestre est qualifiée de minime par Ernst & Young, dont l'étude compile les données de Bloomberg, CapitalIQ, Dealogic, Mergermarket, Thomson et Zephyr. Cette analyse contraste avec les résultats de l'indicateur Deal Flow d'Intralinks, qui pointe une progression de 23% dans le monde du marché des fusions et acquisitions sur cette même période."