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[Tribune] L'absentéisme A un impact sur la performance de votre entreprise

Publié par Yannick Jarlaud le | Mis à jour le

L'absentéisme est une affaire de directeur financier! Chaque point d'absence entraîne en effet un surcoût pour l'entreprise de 1,87% de sa masse salariale. A la profession de se saisir d'urgence de ce dossier.

Les derniers chiffres de l'absentéisme dans les entreprises du secteur privé ont de quoi donner le vertige : 16,7 jours d'absence par salarié en 2014 , soit un taux national d'absentéisme de 4,59%. Et côté financier, 45Mds€ de coûts directs, voire 60 Mds€, en incluant les coûts indirects (Baromètre de l'Absentéisme Alma Consulting Group® septembre 2015 réalisé en partenariat avec le cabinet Goodwill-management).

Cet absentéisme, qui se creuse (+7,4% en un an), s'explique par un allongement de la durée des absences, plus que par une véritable augmentation du nombre et de la fréquence des absents: si les absences pour maladie et, dans une moindre mesure, pour accidents du travail et maladies professionnelles sont en progression, la proportion de salariés " toujours présents " se maintient à un niveau élevé (53%). Première explication de ce phénomène : l'allongement de la vie professionnelle et la présence croissante dans l'entreprise de salariés de plus de 51 ans, dont les absences sont plus longues que les autres catégories d'âge. Au-delà des " séniors ", on observe par ailleurs une progression des absences déclarées chez les jeunes peu motivés par un travail de débutant à faible responsabilité et chez les encadrants de proximité dont la charge de travail s'est alourdie au fil des ans.

Les conséquences de ces absences pour les entreprises ? Faire simultanément face à la désorganisation des équipes, au remplacement du salarié, et, par voie de conséquence, à une perte de production et de valeur ajoutée.

Le coût de l'absentéisme

Chaque point d'absence entraîne en effet un surcoût pour l'entreprise de 1,87% de sa masse salariale (Baromètre Alma Consulting Group®/ cabinet Goodwill-management). Et l'impact de ce coût sur sa rentabilité est proportionnel au poids de sa masse salariale dans son chiffre d'affaires. Ainsi, le coût de l'absentéisme dans une entreprise de conseil en entreprise, qui repose fortement sur son capital humain, peut représenter jusqu'à 10% de son chiffre d'affaires.

Exemple
Prenons une entreprise réalisant un chiffre d'affaires de 10M€, dégageant un résultat net de 500K€ et dont la masse salariale représente 35% du chiffre d'affaires : l'absentéisme, sur la base du taux moyen national de 4,59%, lui coûte 202K€, soit 40% de sa rentabilité nette. Une réduction de 25% de cet absentéisme (qui passerait de 4,59% à 3,44%) ferait progresser sa rentabilité nette de 10%.

La réduction de l'absentéisme est donc sans conteste un levier important de la performance à la fois économique et sociale des entreprises. Elle représente un gisement considérable de rentabilité qui intéresse désormais au premier chef les directeurs financiers.

Comment agir

Et si une part importante des absences reste incompressible, des solutions éprouvées existent, permettant de prévenir et de réduire les absences compressibles qui recouvrent ce que l'on appelle l'absentéisme. L'amélioration des conditions de travail, l'organisation de temps d'échange manager-collaborateurs et l'amélioration de l'ergonomie des postes arrivent en tête des solutions les plus efficientes mises en place par les entreprises.

Les études récentes montrent en effet qu'une qualité de l'environnement et des conditions de travail jugée médiocre par les salariés multiplie par deux le risque d'absence dans l'entreprise.

Mais investir dans un programme de réduction et de prévention de l'absentéisme ne peut être efficient et rentable qu'à condition qu'un vrai diagnostic de départ ait été posé. Autres impératifs pour s'assurer de son efficacité: privilégier les solutions sur mesure adaptées à la culture de l'entreprise, prêter une attention particulière aux signes de désengagement et aux expressions de mal-être des salariés, annonciateurs de l'absence et recueillir l'indispensable adhésion des salariés et de leurs représentants.

L'absentéisme est donc bien une affaire de Directeur Financier. Pour le prévenir et le guérir de manière efficace, il semble plus que jamais urgent que DAF, DRH , managers et salariés s'attèlent ensemble à mettre en place de bonnes pratiques susceptibles d'améliorer la performance économique et sociale de l'entreprise, garante de sa pérennité.

L'auteur

Yannick Jarlaud a co-fondé et dirigé Andéléa Consulting, cabinet de conseil en Qualité de vie au travail, acquis en 2007 par Alma Consulting Group. Au sein d'Alma Consulting Group, il a pendant huit ans dirigé la branche " Conseil en Qualité de vie au Travail ". Il est aujourd'hui en charge du développement commercial et Marketing des offres RH en France et à l'international.


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