Trouver du sens dans son travail, un facteur de bien-être ?
Publié par Florian Langlois le - mis à jour à
La quête de sens, un besoin devenu essentiel, notamment depuis le début de la crise Covid. A l'occasion de la semaine pour la qualité de vie au travail, qui se déroule du 20 au 24 juin, MyHappy Job by Moodwork a publié une enquête sur la quête de sens au travail des salariés français.
Donner du sens au travail de ses salariés est-il la clé pour améliorer leur bien-être dans leurs professions ? Dans le cadre de la semaine pour la qualité de vie au travail, qui a lieu de 20 au 24 juin, MyHappy Job by Moodwork a publié une enquête dédiée à ce sujet du sens au travail (méthodologie de l'enquête ci-dessous).
Cette enquête montre tout d'abord que si 82% des répondants considèrent que leur travail est très important pour eux, seulement 52% trouvent qu'il est fortement porteur de sens (un chiffre qui atteint 57% pour les managers et 83% pour les cadres dirigeants). Ils sont même un quart (25%) à considérer que leur travail est faiblement porteur de sens.
"Considérer le travail comme quelque chose d'important, mais ne pas trouver de sens dans celui que nous faisons conduit à ce que l'on appelle la dissonance cognitive. Et cet état n'est pas sans conséquence sur la santé, explique Margaux Gelin, docteure en psychologie cognitive chez Moodwork. Les conséquences négatives peuvent rapidement se faire ressentir et l'on observe alors une augmentation de l'absentéisme, de la désaffection, de l'inattention, des conflits, du minimalisme... Il est donc primordial de ne pas négliger les effets d'un manque de sens," poursuit-elle.
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Le sens au travail, facteur de motivation
Mais alors, que veut dire trouver du sens dans son travail ? A cette question, les participants de l'enquête répondent que le sens dans leur travail leur procure de l'envie et de la motivation (15% des interrogés), de la satisfaction (14%) et du bonheur (14%). Au contraire, un travail qui manque de sens est source de perte de motivation (15%), d'ennui (11%) et de sentiment d'inutilité (11%).
L'enquête met également en avant une autre information intéressante : le niveau de stress des salariés en fonction du sens dans leur travail. Sans grande surprise, moins les répondants déclarent trouver du sens, plus ils présentent des niveaux de stress élevé. En effet, les salariés dont le travail est faiblement porteur de sens ont un niveau de stress supérieur à ceux dont le travail est moyennement porteur de sens, eux-mêmes ayant un niveau de stress supérieur à ceux dont le travail est fortement porteur de sens.
Se sentir utile
Pour trouver un réel sens dans son quotidien professionnel, les répondants mettent en avant un point principal, celui d'avoir un impact et d'être utile (20%). Suivent l'esprit d'équipe et la cohésion (8%), puis la reconnaissance (7%). Autres facteurs mis en avant : trouver son travail intéressant (24,6%), avoir un travail utile à la société (13,2%) et permettre d'améliorer ses compétences (10,1%).
Le niveau de salaire et la sécurité de l'emploi arrivent bien plus bas. "Loin de dire que ces deux éléments ne sont pas essentiels dans la vie professionnelle et dans son équilibre professionnel, mais notre enquête montre que le sens serait plus rattaché à l'impact de notre activité, les relations entretenues ou encore les possibilités d'évolution. Ainsi, même si la sécurité financière est souvent mise en avant pour l'attraction de nouveaux talents par exemple, ce n'est pas le facteur qui donnera le plus de sens à l'activité," commente Clément Poirier, docteur en psychologie et responsable du centre de recherche de Moodwork.
Enfin, il est important de noter que, pour 41% des répondants, la crise sanitaire a eu un impact positif sur le sens qu'ils donnent à leur travail.
Méthodologie
Cette enquête a été réalisée par le centre de recherche de Moodwork auprès de 1048 personnes en avril 2022, qui se décomposent en :
- 2% de 18-25 ans, 12% de 25-35 ans, 33% de 35-45 ans, 38% de 45-55 ans et 15% de 55 ans et plus
- 44% de managers et 56% de non-managers
- 25% d'employés, 35% de cadres intermédiaires, 25% de cadres supérieurs, 4% de cadres dirigeants, 9% d'indépendants et 2% de personnes sans emploi ou n'ayant pas souhaité répondre
- 27% ne télétravaillant pas, 23% télétravaillant 1 jour par semaine, 28% télétravaillant 2 jours par semaine, 11% télétravaillant 3 jours par semaine, 5% télétravaillant 4 jours par semaine, 4% télétravaillant 5 jours par semaine et 2% n'ayant pas souhaité répondre