Vers une année record de recrutement des cadres
Publié par Camille George le | Mis à jour le
A quels enjeux, défis et mutations du travail s'attendre en 2022 ? L'Apec dresse un premier tableau en publiant son baromètre du 1er trimestre 2022 des tendances en matière de recrutement des cadres et leurs conséquences sur le management.
2022 devrait être une année plus que dynamique pour l'emploi des cadres. Selon le baromètre sur l'emploi des cadres établit par l'Apec sur la base de leurs statistiques, les offres d'emploi cadre ont retrouvé leur niveau d'avant crise en 2021 et déjà sur le premier trimestre 2022, 67% des ETI et grandes entreprises annoncent une intention d'embauche d'au moins un cadre. « C'est une très bonne nouvelle, estime Gilles Gateau, directeur général de l'Apec. Confirmée par le fait que 8 entreprises sur 10 sont confiantes dans l'évolution de leur carnet de commande pour les trois prochains mois. Un taux qui grimpe à 9/10 pour les ETI ! »
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Outre ces tendances positives, le baromètre permet également d'identifier 5 enjeux majeurs pour 2022 : des besoins en compétences cadre toujours plus importants, des difficultés de recrutement particulièrement marquées sur le premier trimestre, des entreprises qui sous exploitent certaines compétences pourtant disponibles sur le marché (c'est le cas des cadres seniors par exemple). « Certaines compétences disponibles sont sous-employées pour les mauvaises raisons, pointe Gilles Gateau. L'enjeu est donc de favoriser un marché du travail plus inclusif. » Enfin, les aspirations des cadres évoluent, surtout chez les moins de 35 ans, entraînant avec elles une nécessaire évolution des pratiques managériales et donc des compétences managériales elles-mêmes.
Des enjeux de taille sur la rétention des talents
Face aux besoins croissants de compétences cadre et aux difficultés de recrutement rencontrées (78% des entreprises interrogées anticipent une difficulté de recrutement), l'Apec conseille de ne pas négliger le niveau de salaire proposé. En effet, parmi les raisons pour lesquelles un cadre refuse un poste, le niveau de salaire conserve la première place pour 38% des répondants quand 35% disent avoir reçu une meilleure proposition. « Même si l'intérêt du job et la qualité de vie au travail sont des critères de plus en plus importants, le niveau de salaire continue d'être un critère essentiel, souligne Gilles Gateau. De même, former davantage mais aussi porter un regard différent sur la prise de poste et faire jouer la promotion interne ne doivent pas être négligés. »
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Oui mais voilà en parallèle les aspirations des cadres changent ! Ainsi 4 cadres sur 10 se disent prêts à quitter le salariat (cela monte à presque un sur deux (47%) chez les moins de 35 ans) et 53% seraient prêts à quitter le secteur privé pour le public. La rétention des talents devient un enjeu clé pour bon nombre d'entreprises et cela se joue souvent dès la phase de recrutement. En effet, le baromètre met en relief que quasiment un cinquième des cadres (18%) a déjà quitté un CDI deux ans seulement après sa signature ! « Bien rédiger une offre d'emploi en présentant les attendus mais aussi ce que peut offrir l'entreprise est important. Mettre en avant et développer la marque employeur également. Tout comme définir et présenter la politique RH, détaille Gilles Gateau. Enfin, dans vos recrutements, il est important de privilégier aussi les soft skills qui feront que le candidat s'intègrera à la culture d'entreprise. » Enfin, côté pratiques managériales il faudra s'adapter au travail hybride d'une part avec le télétravail qui s'impose de façon durable. Mais aussi à un système de management plus tourné vers l'autonomie et moins vers le contrôle. Ce qui n'est pas toujours naturel pour la Daf en particulier.
Source : Apec, baromètre 1er trimestre 2022