RH : comment marquer des points dans la guerre des talents?
Publié par Marie-Amélie Fenoll le - mis à jour à
Une meilleure maîtrise de la data dans un univers plus digital, des opportunités d'évolution de carrière ou davantage de travail collaboratif sont les clés du succès pour attirer et retenir les talents dans la fonction finance. Une prise de conscience qui doit (encore) faire son chemin auprès des Daf.
La guerre des talents est déclarée et la fonction finance n'est pas épargnée. Ainsi, selon une enquête* réalisée par BlackLine, société spécialisée dans la modernisation des fonctions comptable et financière, 36% des sondés s'inquiètent de pouvoir retenir les jeunes talents et 18,6% s'inquiètent de ne pas les attirer (ces jeunes talents).
Décalage avec les attentes des candidats
Contrairement aux idées reçues, attirer les jeunes talents et rendre attractive son entreprise ne se joue pas que sur le volet des conditions de travail. Ainsi, 32% des sondés estiment que les technologies et processus de leur entreprise n'attirent pas les meilleurs talents. Et 32,7% avouent même que les jeunes diplômés s'attendent à ce qu'ils soient « plus compétents dans le numérique ». Si les fonctions finance cherchent à recruter des candidats très au fait de la data avec de fortes compétences digitales, ces derniers ne s'y retrouvent pas. Ainsi, « il existe un vrai décalage entre les attentes des jeunes générations qui vivent dans un monde très connecté et l'entreprise qui se transforme mais qui n'est pas aussi avancée dans ce contexte du tout digital », explique Lucie Bordelais, directrice développement EMEA de BlackLine. Or,« donner un sens à cette data est un enjeu majeur pour le métier », souligne Lucie Bordelais et par là un levier pour réussir à attirer les jeunes diplômés. Une meilleure maîtrise et compréhension de cette data fera-t-elle souffler un vent de modernité sur la fonction finance ?
Offrir apprentissage et évolution de carrière
Mais si attirer les jeunes diplômés est un vrai défi, retenir les jeunes talents s'avère tout aussi délicat. Et cela passe par le fait de leur offrir une évolution de carrière et l'opportunité de développer leurs compétences au sein de l'entreprise. Ainsi, parmi les effets négatifs pour fidéliser les jeunes diplômes figurent à 32% le fait de ne pas offrir la possibilité d'acquérir de nouvelles compétences car « le travail demande trop de temps » et à 26% le fait de ne pas avoir « assez de temps non plus à consacrer pour une future évolution de carrière ». Ils citent également à 24,7% le fait de ne pas pouvoir collaborer avec d'autres services. Or, « la collaboration est un des enjeux de demain pour la fonction finance, explique Lucie Bordelais. Aux USA, c'est même le premier enjeu pour 46% des sondés contre seulement 22% en France ».
"Pas de désamour du métier"
Malgré tous ces griefs contre la fonction, grâce aux nouveaux enjeux de demain, la fonction finance devrait réussir à dépoussiérer son image parfois jugée austère. Même si 31,3% avouent que leurs équipes finances ne ressemblent pas ou presque pas « à la façon dont elles sont représentées dans la culture populaire ». Et pour Lucie Bordelais, « La fonction comptable jouit d'une image positive au sein de l'entreprise. Les professionnels de la finance sont fiers d'en faire partie, les cadres dirigeants lui font confiance pour soutenir la stratégie et l'innovation ». Une image posittive confirmée par Eric Lamarque, Directeur de l'IAE Paris Sorbonne Business School et de son Master Finance : « Il n'y a pas de désamour du métier de la finance, assure Au contraire, aujourd'hui, nous sommes même obligés de ne retenir que 10% des candidats en formation initiale et de sélectionner 1 étudiant sur 2 ou 3 en formation continue ».
*Enquête en ligne « Finance nouvelle génération : les compétences indispensables à acquérir dès aujourd'hui pour assurer la croissance de demain » menée par Blackline, et le cabinet Censuswide auprès de 1150 cadres dirigeants et professionnels de la finance en France et dans le monde entre le 27 août et le 9 septembre 2021.