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Norme IFRS 17 : envol vers la performance ?

Publié par Marie-Amélie Fenoll le | Mis à jour le

La nouvelle norme comptable internationale IFRS 17 liée aux contrats d'assurance entrera en vigueur au 1er janvier 2023. Mais au-delà d'une petite révolution dans le secteur de l'assurance, quel sera l'impact de cette norme pour les DAF?

Petite révolution dans le monde de l'assurance : la nouvelle norme comptable internationale IFRS 17 Contrats d'assurance publiée le 18 mai 2017, entrera en vigueur au 1er Janvier 2023. Elle fait suite à la norme IFRS 4 de 2004 qui avait pour objectif de spécifier l'information financière pour les contrats d'assurance émis et les traités de réassurance détenus par la compagnie d'assurance.

Une norme qui transforme la fonction finance

Les enjeux de cette nouvelle norme dépassent les aspects purement comptables. Cela va radicalement changer la communication financière des groupes d'assurance et aura des conséquences majeures sur l'organisation interne du pilotage de la performance. Sans compter l'impact opérationnel sur les données, les systèmes et les process. "Cette nouvelle norme comptable s'adresse aux grandes sociétés d'assurances cotées et a déjà mobilisé beaucoup de ressources pour sa mise en oeuvre. Elle fait partie des grands projets de transformation du monde de l'assurance entamés depuis 4/5 ans. Ainsi, beaucoup d'assureurs ont lancé un projet de transformation de la fonction finance dans le cadre de la norme IFRS 17", explique Henri Wajsblat Director, Head of Financial Services Solutions chez Anaplan, éditeur de solutions de planification de gestion.

Vers plus de prédictif

Enfin, considérant l'aspect complexe et coûteux de la mise en oeuvre de la norme, quel en est l'intérêt? "Cette norme améliore la capacité des assureurs à se projeter vers l'avant. C'est une opportunité pour les entreprises d'être plus performantes et cela permet un meilleur benchmark de celles-ci par rapport aux autres entreprises européennes du secteur. C'est également un nouvel outil interne de mesure de performance de l'entreprise", précise Henri Wajsblat d'Anaplan.

Parmi ces changements figureront la présentation d'un état financier avec de nouveaux KPI's. De nouveaux indicateurs clés qui nécessiteront une grande quantité de données à collecter. Parmi celles-ci, l'évaluation de la CSM (pour Marge de Service Contractuelle) sera sans doute l'un des plus gros challenges des assureurs.

"Ces nouveaux KPI's mesureront la performance des contrats en terme de profitabilité. C'est nouveau par rapport à la performance historique anciennement demandée. Et cela permettra d'amorcer des projets futurs", souligne Henri Wajsblat.

Collaboration plus forte entre les Daf et les actuaires

Enfin, cela requiert une forte attention des Daf : que faire de l'information prévisionnelle et comment la planifier? Si certaines entreprises ont tendance à planifier d'une année sur l'autre, dans le monde de l'assurance, les prévisions se font sur 3 à 5 ans. Avec cette norme, il faudra avoir des prévisions stratégiques à plus long terme pour l'ensemble des entreprises de près ou de loin impactées par cette réforme dans le monde de l'assurance.

La conduite du changement se fera via des modèles opératoires différents et un rapprochement des équipes comptables (plutôt habituées à traiter l'historique) et des actuaires qui ont une vision davantage axée sur le prévisionnel. Au final, pour Henri Wajsblat, "cela créera une collaboration plus forte entre les Daf et l'actuariat".

De la donnée granulaire

C'est aussi un sujet nouveau avec des enjeux très importants en 2022 pour les outils financiers et comptables. Ainsi, des efforts ont été portés ces 4/5 dernières années sur des outils de marchés et d'actuariat plus robustes. De même, les outils comptables ont eux aussi évolués sur leur general ledger. De leur côté, les assureurs ont travaillé sur des outils de comptabilité analytique. C'est une nouvelle brique dans l'architecture de leur sub ledger. Une évolution des outils qui permettra à terme de fournir des données plus précises et pertinentes.

Il faudra travailler la donnée de manière plus précise, plus détaillée, de façon granulaire. "Les Daf seront davantage partie prenantes des plans stratégiques et bénéficieront de données plus précises et pertinentes dans leurs plans d'atterrissage et leurs "analyses de sensibilité" ", conclut Henri Wajsblat. Enfin, comme dans tout process de digitalisation, cela conduira également à se poser la question de la gouvernance de la donnée avec l'instauration de workflows plus stricts.

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