Comment donner de la crédibilité à un faux communiqué de presse : Focus sur l'affaire Vinci
Publié par Florence Leandri le - mis à jour à
Contenu et forme: on explique ce qui a permis d'instaurer de la confiance vis-à-vis du communiqué délivré mardi 22 novembre 2016 par des malveillants se faisant passer par le Groupe Vinci.
Pour l'instant, on ne sait pas qui se cache derrière cette attaque. Mais on peut retenir quelques enseignements :
D'abord, que le licenciement du directeur financier est un élément essentiel pour crédibiliser le propos !! Mais surtout que cette opération ne repose pas sur une intrusion du SI (on parlerait alors de piratage ou cyberattaque) mais bien de la seule exploitation de données publiques et collectables sur le net. Ainsi, en bas du premier courriel figurait bien, comme pour tout communiqué de presse, le nom du responsable des relations presse de Vinci. Seul son numéro de téléphone était faux, conduisant les journalistes ayant reçu le courriel, à contacter pour en savoir plus un inconnu jouant le rôle du responsable presse. Pour reprendre les propos de François Nogaret, associé chez Mazars, il s'agit d'" une variante de la fraude au Président à l'envers : le hacker ne s'est pas introduit dans l'entreprise pour se faire passer pour un dirigeant, mais s'est fait passer pour l'entreprise, auprès des médias. Le moyen utilisé est donc une variante d'un procédé bien connu. Mais assez peu fréquent jusqu'alors ". Surtout, " la sécurité liée à une information financière publiée est primordiale. Les sites qui fournissent ce type d'informations sont parfois les parents pauvres de la protection cyber. Or, communiquer une information falsifiée au marché peut être tout aussi préoccupant que faire l'objet d'un détournement de fonds. Cet épisode en est la preuve ".
>> Lors du dernier Congrès des Daf (juillet 2016), les experts présents à la conférence "Cyberfraudes: bonnes pratiques et moyens d'action" rappelaient les risques liés à ce type de fraudes.