[Profil de Daf] Guy Degeorges, un Daf caméléon
Publié par Carine Guicheteau le - mis à jour à
En 2009, à 45 ans, Guy Degeorges se libère du sacro-saint CDI pour devenir véritablement acteur de sa vie professionnelle. Ni coup de théâtre, ni choix cornélien, mais une évidence: il embrasse avec enthousiasme la carrière de Daf à temps partagé.
Les semaines et les jours se suivent, mais ne se ressemblent pas. Ce n'est pas Guy Degeorges, Daf à temps partagé, qui dira le contraire. Lundi, direction une entreprise de conseil afin de rédiger un business plan. Le mardi matin, il forme le Daf d'une start-up; l'après-midi, c'est à des étudiants d'école de commerce qu'il transmet son savoir. Mercredi, entretien de son réseau, rédaction de critiques de spectacles sur son blog, Un soir ou un autre, et yoga sont au programme, ou une réunion d'urgence avec une entreprise en difficulté. Jeudi, c'est un dossier CIR pour une PMI qui l'attend...
Un festival de bonnes raisons
La variété des missions et l'organisation à la carte, deux bénéfices qui ont poussé le Daf à se lancer en tant qu'indépendant en 2009. "Ma motivation première était avant tout de procurer de l'utilité opérationnelle, de donner du sens à mon travail et de pouvoir en apprécier les résultats", précise Guy Degeorges. Il se tourne alors vers le temps partagé et les PME, où son expérience sera la plus bénéfique. À 45 ans, il fait donc le choix de la liberté. "De nos jours, personne ne peut se dire en sécurité au niveau professionnel, alors pourquoi se priver de la liberté et du plaisir de l'indépendance?", interroge le financier. Ce saut dans l'inconnu est un choix assumé et préparé durant de longs mois.
Après l'ESCP et une première partie de carrière dans une filiale d'un grand groupe du CAC 40, Guy Degeorges passe sept ans à la tête de la direction financière d'une entreprise familiale du bâtiment. Il y affûte son pragmatisme, sa capacité à trouver des financements et... son envie de s'investir dans des structures à taille humaine. Il crée alors sa société, En bref. "Un nom qui reflète parfaitement le cadre de mon intervention chez mes clients: un temps optimisé pour un maximum d'efficacité", indique le Daf. Et le CDI? "Ce n'est pas à l'ordre du jour, sauf projet réellement enthousiasmant", confie-t-il.
Daf à temps partagé, un métier à part entière et bientôt un label
À la DFCG, Guy Degeorges anime le groupe Daf Temps partagé. Il constate que de plus en plus de Daf se tournent vers l'indépendance. "Mais pas toujours pour de bonnes raisons, estime-t-il. C'est certes une voie de reconversion pour les professionnels expérimentés, cependant elle ne doit pas être empruntée par dépit. Heureusement le métier se féminise et rajeunit."
Face à cet essor et aux risques de dévalorisation du métier, la DFCG planche actuellement sur un processus de labellisation, dans le but de proposer une caution aux entreprises. "C'est aussi l'occasion de définir et de mettre un coup de projecteur sur les compétences et qualités nécessaires aux Daf à temps partagé", souligne Guy Degeorges. Si l'expérience permet une compréhension et une adaptation rapides, jongler entre différents secteurs d'activité, entreprises et missions nécessite une gymnastique intellectuelle certaine. "Sans compter qu'un Daf à temps partagé doit avoir réglé ses problèmes d'ego, savoir se vendre, entretenir un réseau, et gérer les périodes de fluctuation et d'incertitude", conclut-il.
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