Cyril Mazeau, un Daf venu du journalisme
Publié par Florence Leandri le | Mis à jour le
Apprendre, c'est le fil conducteur du parcours de Cyril Mazeau, Daf d'AT Internet. Une envie qui l'a mené du journalisme au lobbying, puis à l'opérationnel dans un secteur particulièrement exigeant.
«Je n’avais pas d’expérience sur un tel poste, et l’entreprise non plus. Nous avons fait notre apprentissage ensemble. Et nous avons construit un cadre financier et réglementaire très bordé. » Avec quatre filiales à gérer, une levée de fonds de 4 millions d’euros en 2009 (donc en pleine crise), la mise en place d’une direction administrative et financière structurée, un effectif passé en cinq ans de 30 à 154 personnes, Cyril Mazeau, Daf d’AT Internet, ne cesse d’être dans l’action. À la grande satisfaction de cet ancien journaliste qui se décrit comme « un autodidacte ».
Entré en janvier 2007, à 32 ans, chez AT Internet, Cyril Mazeau y a trouvé une entreprise typique de ce secteur, avec une moyenne d’âge de 25 ans, et une expérience très riche en peu de temps : « Passer trois mois dans l’industrie internet équivaut à une année ailleurs : les rachats y sont plus nombreux, la concurrence plus dynamique, et les cycles bien plus courts ! Les investissements ne se pensent pas à trois ans… ni à trois mois. Et les produits sont en test permanents : de leurs enrichissements viendra le bénéfice. » Et de préciser : « Il faut donc penser instantané pour la production et progressivité en termes de rentabilité. »
De l’observation à l’opérationnel
Issu d’une formation à Sciences-Po Paris qui aurait dû le mener à occuper des grandes responsabilités dans l’administration, il s’en détourne après une expérience au sein de l’ambassade de France à Madrid : « Ce n’était pas pour moi, estime-t-il sobrement, malgré la qualité des gens rencontrés. Je suis donc rentré en France avec une volonté : travailler dans le privé. » S’ensuit une première expérience de journaliste de deux ans dans la presse financière : « Cela m’a permis d’accéder à des spécialistes du private equity et d’observer, de commenter, de saisir les enjeux, de commencer à m’intéresser à l’opérationnel. » Il part ensuite à Bruxelles pour organiser des conférences et assurer du lobbying au sein de l’EVCA, association européenne du capital risque. « Là, on changeait de prisme : après le monde financier français, le monde financier européen. J’apprends alors que je suis accepté au MBA de l’Instituto de Empresa. » Ce qui va lui permettre de compléter ses connaissances en general management.
C’est au cours de son MBA à Madrid qu’il s’intéresse vraiment à AT Internet, une société dont il connaissait depuis plusieurs années le dirigeant, Matthieu Llorens. Dans le cadre d’un venture lab, il présente le business plan de lancement de la filiale espagnole de cette entreprise. Son projet convainc Matthieu Llorens et servira de trame pour le lancement des autres filiales. Il rejoint l’entreprise, car la fonction et le secteur l’attirent. « Et aussi en considération de la bonne entente qui s’était construite avec Matthieu au fur et à mesure du venture lab », ajoute Cyril Mazeau. En 2007, Internet ne ressemble pas à ce qu’il est maintenant : « Le business model de la publicité commençait tout juste à s’imposer et les Daf confirmés n’étaient pas tentés par ce secteur. » Cyril Mazeau saisit cette opportunité d’accéder à l’opérationnel après plusieurs années à observer et accompagner les acteurs du monde de l’entreprise.
Repères
En aparté
Savoir bien défendre le château fort, c’est-à-dire éviter tout contentieux.
J’hésite entre l’administration française et les multiples lois de finances rectificatives… les lois de finances ! On consacre de l’énergie, du temps pour s’adapter, intégrer toutes ces nouveautés, éphémères ou non, énergie que l’on aurait pu mettre à profit dans la commercialisation.
Chanteur de flamenco.