2019 : les DAF toujours plus au coeur de la stratégie de leur entreprise
Publié par Carine Guicheteau le - mis à jour à
Comme chaque année, le baromètre des DAF tente de radiographier la profession. Il ressort de cette édition 2019 que la priorité et la mission des DAF sont toujours plus orientés sur les enjeux stratégiques des entreprises : croissance, pilotage, maîtrise des coûts et des risques...
Dans un environnement économique marqué par les incertitudes, se donner les moyens de piloter l'entreprise avec précision et agilité est plus que jamais vital. Convaincus que la production rapide et fiable de chiffres pertinents constitue une réelle plus-value stratégique, les DAF vont se consacrer en priorité à l'amélioration de leurs indicateurs de performance en 2019, selon le Baromètre des DAF, réalisé par ABV Group / Associés en Finance / SVP. Viennent ensuite la poursuite de la maîtrise des coûts et l'amélioration des processus de gestion.
Aujourd'hui, la stratégie et le reporting sont d'ailleurs les missions qui occupent le plus les DAF, avec respectivement 21 % et 20 % de leur temps qui y est consacré. Suivent le management d'équipe, le juridique et la conformité, les financements et la gestion des coûts.
L'autofinancement toujours plébiscité
Pour accompagner la croissance, anticipée par plus des deux tiers des entreprises, les DAF privilégieront très largement, pour la troisième année consécutive, l'autofinancement (77 %) et le crédit bancaire (49 %), qui reste, en attendant la remontée des taux, attractif. À noter que l'affacturage progresse au détriment du marché obligataire.
Par ailleurs, les fonds d'investissement ont moins la cote. Ils seront moins sollicités que l'année dernière, avec 17 % des entreprises interrogées qui pensent y faire appel, contre 37 % l'an passé. " Ce résultat pourrait s'expliquer par la disponibilité de ressources financières plus importantes, mais aussi par le fait que les ETI perçoivent plus les fonds d'investissement comme des acquéreurs que des partenaires de financement ", indiquent les auteurs de l'étude.
Logiquement, l'investissement reste de loin le premier emploi des excédents de trésorerie (en augmentation de 10 points par rapport à l'an dernier). Cette réserve financière sert aussi au maintien en cash et au remboursement de la dette.
Le risque environnemental arrive en tête des préoccupations
Preuve que la vision des DAF ne se cantonne pas aux seuls chiffres comptables et aux problématiques de conformité, leur première préoccupation est... le risque environnemental. Cette inquiétude est peut-être renforcée par le fait que la RSE n'est une priorité que pour 5 % des entreprises !
De manière générale, cette édition 2019 du baromètre souligne de manière plus inattendue l'émergence de nouveaux risques, environnementaux donc, mais aussi liés à la perte de valeur des investissements et à la réputation et la protection des marques. " Ces préoccupations sont le reflet de l'évolution de l'environnement sociétal et législatif et probablement d'affaires récentes qui ont marqué le management ", signalent les auteurs de l'étude. Entre autres risques, les prix des intrants et l'approvisionnement, les défauts d'intégrité et le respect de la conformité suivent de près.
Enfin, pour atteindre leurs objectifs l'année prochaine, les DAF redoutent le manque de temps, de compétences internes, de transformation et d'engagement des équipes. Contrairement à l'an passé, l'environnement réglementaire, fiscal et social n'est plus le premier obstacle perçu, même s'il reste évoqué par plus de la moitié des DAF interrogés qui gardent plus ou moins confiance en la nouvelle donne politique impulsée par le gouvernement français.
En revanche, la montée du protectionnisme, qui agite pourtant les sphères économiques et financières, n'apparaît pas comme une menace, excepté pour 12 % des DAF.
Enquête menée en septembre 2018 sur la base d'un questionnaire en ligne adressé aux DAF d'entreprises de toutes tailles et de tous secteurs d'activité. 205 réponses ont été analysées.