Marchés financiers : une année 2014 très contrastée
Publié par Yann Petiteaux le - mis à jour à
Selon Ricol-Lasteyrie, le nombre d'offres publiques en France a reculé en 2014. Dans le même temps, le montant de capital acquis a presque quadruplé par rapport à 2013. Côté introductions, le nombre d'IPO a progressé l'an dernier, mais l'intérêt pour les petites capitalisations reste limité.
L'année 2014 aura été pleine de paradoxes pour les marchés financiers en France. Selon les derniers chiffres publiés par Ricol-Lasteyrie le nombre d'offres publiques a baissé en 2014 pour la troisième année consécutive. En effet, 34 offres ont été recensées en France l'an passé, soit un recul de 8 % comparé à 2013 et de 37 % par rapport à 2011. " La faiblesse de la croissance incite les acteurs économiques à la prudence ", souligne l'étude.
" Le fait qu'il y ait eu peu d'offres publiques ne signifie pas pour autant que l'année a été mauvaise, car les montants des opérations ont été importants ", précise toutefois Sonia Bonnet-Bernard, associée-gérante de Ricol-Lasteyrie. En effet, le montant de capital acquis au cours des 34 opérations enregistrées en 2014 s'élève à 3,2 milliards d'euros, soit près du quadruple par rapport à 2013 ! Une progression qui s'explique par la présence dans le palmarès 2014 d'opérations significatives telles que celles portant sur Ciments français (2,8 milliards d'euros de valorisation) ou Club Méditerranée. En montant d'actions acquises, l'offre publique d'échange sur Havas est l'opération la plus importante de l'année.
Offres intéressantes
" L'an passé, nous avons enregistré des offres intéressantes, souligne Sonia Bonnet-Bernard. Cela montre que le marché est animé et que la place de Paris est dynamique. " Notons cependant que la belle performance de 2014 reste loin des niveaux d'avant-crise (12 milliards d'euros recensés en 2008).
Du côté des introductions en bourse, la Bourse de Paris a enregistré 25 IPO sur Euronext et Alternext en 2014, soit dix de plus qu'en 2013 (hors marché libre). Cela en dépit d'un marché qui s'est complètement replié au cours du second semestre. Une fermeture du marché qui a contraint certaines entreprises, qui avaient pourtant déposé leur prospectus, à renoncer à leur IPO peu de temps avant l'opération.
Seulement 9 IPO sur Alternext
D'une manière générale, Euronext Paris et Deutsche Börse (Francfort) ont eu une activité assez comparable tant en termes de d'introductions en bourse que de montants placés. En revanche, la comparaison avec le London stock exchange se révèle plus cruelle. En effet, ce dernier a enregistré 146 IPO en 2014, soit six fois plus qu'Euronext Paris. " Londres reste la place des investisseurs, cela se confirme ", constate Sonia Bonnet-Bernard.
Pour ce qui est des petites et moyennes capitalisations, Alternext n'a pas connu le succès attendu. L'an dernier, seules neuf sociétés ont choisi ce marché pour leur IPO. " C'est un élément culturel, les investisseurs en bourse sont plutôt des institutionnels qui préfèrent se tourner vers des grosses capitalisations, analyse Sonia Bonnet-Bernard. Par ailleurs, les analystes s'intéressent peu aux petites valeurs. Sans compter que pour les PME, une introduction en bourse est complexe et coûteuse. Ce n'est pas une simple promenade de santé. On se rend compte qu'à ce niveau il y a un vrai besoin d'éducation à la fois vis-à-vis des investisseurs et des entreprises. "
9 milliards d'euros levés sur Enternext
Lancé en mai 2013 pour repositionner la Bourse comme moyen de financement pour les valeurs moyennes européennes, EnterNext dresse un bilan positif de son activité en 2014. L'an passé, la bourse des petites et moyennes capitalisations, filiale d'Euronext, a en effet permis aux PME-ETI de lever 9 milliards d'euros. " Un record inégalé depuis plusieurs années ", selon Enternext. Sur le marché primaire actions, 31 nouvelles PME-ETI ont ainsi rejoint les marchés d'Euronext, levant au total 740 millions d'euros pour financer leurs projets de croissance. " Ces opérations ont rencontré un franc succès auprès des investisseurs et ont été en moyenne sursouscrites 2,6 fois ", précise Enternext. Les émissions secondaires actions et obligations sont passées de 5,7 milliards d'euros en 2013 à 8,2 milliards d'euros en 2014. Par ailleurs,Enternext s'est engagé en faveur de la création et de la promotion du PEA-PME. A ce jour, 300 sociétés se sont déclarées éligibles au PEA-PME et sont recensées sur le site d'Euronext.