La France perd sa place de championne d'Europe du LBO
Publié par Yousra Senhaji le | Mis à jour le
Les LBO ont chuté de 60% en 2012 dans l'Hexagone, reléguant le marché tricolore à la troisième place du classement européen après l'avoir dominé en 2011.
Le climat d'incertitude fiscale entourant les élections présidentielles françaises a considérablement affecté l'appétit des fonds LBO qui n'ont totalisé que 6,2 milliards d'euros de transactions en 2012, alors qu'ils en avaient conclu 15 milliards en 2011. C'est l'une des principales conclusions de l'étude sur le BO européen publiée début janvier par le Centre for Management Buyout Research (CMBOR), et sponsorisée par Equistone Partners et Ernst & Young. L'Hexagone s'est ainsi fait détrôner par le Royaume-Uni qui a enregistré l'équivalent de 19,4 milliards d'euros d'opérations de " Buyout ", et s'est même fait devancer par l'Allemagne qui a attiré 6,5 milliards de transactions à effet de levier l'année écoulée.
Un effet report
Il faut dire que le marché européen, dans son ensemble, a connu sa pire année depuis 2009, enregistrant une baisse de 21% par rapport à 2011 avec " seulement " 49 milliards d'euros pour quelque 544 LBO sur tout le continent. La crise économique et le retrait des banques expliquent essentiellement ce retrait, mais pour le cas français, ces facteurs baissiers ont été largement amplifiés par l'impact des effets d'annonce de la campagne présidentielle de François Hollande, qui avait pris pour cible le monde de la finance et les LBO en particulier. De fait, les principales mesures qui menaçaient le secteur du capital investissement, à savoir la fin de la déductibilité des intérêts d'emprunt et la taxation des plus-values de cession, ont été passablement édulcorées depuis, mais cette épée de Damoclès a reporté plusieurs process de LBO entamés en 2012. Peut-être aboutiront-ils en 2013...