Réduction des coûts sociaux : objectif transparence
Publié par Eve Menesson le - mis à jour à
Avant d'entreprendre une démarche de réduction des coûts sociaux, mieux vaut en avertir les salariés. Une précaution qui permet de prévenir toute contestation et de démontrer aux collaborateurs qu'une telle démarche est bénéfique pour leur entreprise. Et peut leur apporter certains avantages.
Crise oblige, la chasse aux coûts est lancée dans les entreprises. Les charges sociales n'échappent pas à cette règle, d'autant plus qu'elles peuvent être largement optimisées. En effet, nombre de sociétés payent plus de charges sociales qu'elles n'en devraient. Les économies peuvent alors s'élever à plusieurs centaines de milliers d'euros. Un gain qui correspond à une régularisation d'un trop perçu par le passé.
" Surtout, l'optimisation des charges sociales se mesure dans la durée grâce à la pérennisation des économies ", souligne Xavier de Marcillac, directeur du conseil RH chez Leyton, cabinet de conseil en réduction des charges sociales. La réduction des coûts sociaux est donc une option très intéressante, mais encore faut-il qu'elle soit bien acceptée par les salariés. Car même si les optimisations concernent surtout les charges patronales et sont totalement indolores pour les salariés, le fait de savoir qu'on touche aux coûts sociaux peut les effrayer. Comment bien leur expliquer cette procédure afin d'éviter les conflits ?
Mettre fin aux rumeurs
" Notre métier est parfois désigné à tort par le terme anglo-saxon de "cost killer", indique David Ser, directeur général d'Atequacy, cabinet d'audit spécialisé dans la réduction des risques et des coûts sociaux. Il y a donc l'idée d'une action létale alors que notre approche consiste, sur un périmètre donné, à faire vérifier par un avocat que l'entreprise verse trop de cotisations sociales par rapport à ce qu'impose la loi. "
Optimiser les charges sociales est donc tout à fait légitime : on cherche à ne payer que ce que l'on doit et pas plus... Mais le fait de voir arriver des cost killers qui réalisent un audit peut inquiéter les salariés. D'autant plus quand ils apprennent - le bouche à oreille peut aller vite dans les entreprises - que cet audit concerne les coûts sociaux : en quoi cela va-t-il impacter mon salaire ? Ma retraite ? Ma mutuelle ? Mes titres restaurants ? De surcroît, le lancement de cette démarche de réduction des coûts sociaux va souvent de pair avec un changement : nouvelle direction, fusion/acquisition, changement du système de paie...
Dès lors, il faut expliquer en quoi va consister cet audit et à quels changements il est susceptible d'aboutir. " Dans 95 % des cas, notre action concerne la part patronale, ce qui est sans impact sur le brut ni même sur le net du salarié ", note David Ser, directeur général d'Atequacy. Il s'agit malgré tout d'informer les collaborateurs avant l'intervention du cabinet, à travers une réunion explicative ou en passant par les partenaires sociaux. " Cela permet de rassurer et de dédramatiser ", ajoute David Ser.
Lors de cette réunion, toutes les craintes doivent être abordées. À commencer par les préjugés : insister sur le fait que ces cost killers ne sont pas là pour mettre en place une organisation plus rentable, qui conduirait à des licenciements ou à des changements de postes. " La transparence doit être totale ", insiste Pierre Vitart, manager dans l'équipe d'optimisation des charges sociales de Leyton.