Le DAF au service de la transformation sociale et environnementale
Publié par Audencia le - mis à jour à
Les modèles liés à la fonction des DAF évoluent à grande vitesse. Avec les changements sociaux et environnementaux qui nous attendent, les DAF vont devoir jouer un rôle majeur. Explications.
C'est un euphémisme, la fonction DAF se complexifie. En devenant pluridisciplinaire, le métier réclame des compétences qui ne sont plus seulement financières. La pression sociale et environnementale doit être prise en compte. « Le rôle du DAF d'aujourd'hui est de donner du sens et de donner de la valeur au sens large. Son rôle s'élargit, le DAF possède une valeur non seulement financière mais extra-financière », souligne Carine Girard-Guerraud, Professeur de Finance et de Gouvernance d'Entreprise. Or, comment donner du sens à cette valeur extra financière ? En peaufinant sa formation Executive M.Sc Directeur Financier, la formation continue d'Audencia propose des éléments de réponses, à la fois sur la partie dette et capital.
Une boite à outils : la partie dette...
Pour y arriver, les DAF possèdent une "boite à outils" de financement. Au coeur de celle-ci, les produits en dette. « Ces produits sont souvent présentés avec des caractéristiques purement juridiques. Mais de nouveaux produits se sont développés afin d'accompagner la transformation sociale et climatique des entreprises, sans oublier l'impact engendré sur le business model ». Parmi ces produits en dette, les "Prêts à impact". Le coût de l'emprunt est lié à la réalisation de critères qui dépassent la partie finance, puisque que ce coût est lié à l'aspect environnemental et sociétal. Par exemple, « Arkéa propose de son côté des prêts à impact liés à des benchmark réalisés par des agences d'analyse et extra financière (ETI Finance, par exemple). Ainsi, si l'entreprise fait mieux que cette référence benchmark, le coût du crédit est diminué ». On trouve aussi des "titres subordonnés" tels que les obligations convertibles par action qui proposent des taux bonifiés. « Tikehau par exemple propose, lors de montage de type LBO, un taux qui peut diminuer de 1 % en fonction d'indicateur précis. Un processus qui est donc incitatif ».
... et le volet capital en faveur de l'environnement
Les investisseurs en capital sélectionnent de plus en plus d'entreprises sur des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance... sans oublier l'engagement actionnarial. Ainsi, lors des conseils d'administration un dialogue constructif, voire contributif, est instauré. « Dans les pactes d'actionnaires, il n'est plus rare de voir apparaître des clauses spécifiques liées à la production d'un bilan carbone annuel. Ces incitations vont permettre aux DAF (mais pas seulement) de réfléchir à la façon de réduire les émissions de CO2 ». Incitations qui entraînent la mise en place de KPIs afin d'atteindre les objectifs fixés liés à la neutralité environnementale. Actions qui en parallèle, donnent du sens, de la cohérence et de la cohésion à l'entreprise. « Ce côté positif se traduit également dans le système de gouvernance de l'entreprise et de ses organes de décision. En effet, des comités de parties prenantes ou des comités de mission voient le jour. Comités qui sont composés par une pluralité d'acteurs experts dans le domaine de la transition sociale et énergétique. Des spécialistes qui accompagnent notamment les DAF », conclut Carine Girard-Guerraud.